ACTED soutient le retour des personnes déplacées par des activités de relance économique grâce au fonds européen multi-bailleurs "Bêkou"
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La Centrafrique connait une crise politique et humanitaire de grande ampleur. En décembre 2013, des violences interconfessionnelles entre anti-Balaka et ex-Seleka ont éclaté dans la capitale entrainant d’importants déplacements de populations et la destruction ou le pillage de milliers de boutiques et maisons. En septembre 2015, une nouvelle flambée de violence a secoué Bangui et causé des dégâts matériels et humains et d’importants mouvements de populations.
Claude
Claude, 52 ans est originaire de Sarah-Dah dans le 3ème arrondissement de Bangui, l’un des quartiers les plus fortement touché par la crise. Fin 2013, suite à la destruction de sa maison, il a quitté ce quartier où il a passé la majeure partie de sa vie. Claude s’est alors installé dans le site de déplacés de Bethanie, dans le 2ème arrondissement, avec sa mère, sa femme et sa fille de 8 mois. Ses sœurs et ses beaux-frères, avec lesquels il vivait, ont quant à eux du rejoindre d’autres sites de déplacés.
Avant ces événements, Claude était boucher mais le kiosque dans lequel il travaillait à également été détruit et son matériel entièrement pillé lors de la vague de violences de décembre 2013. Depuis, il n’a pas pu remonter son commerce, par manque de moyens. Les premiers mois suivant la crise, il était impossible pour lui de travailler car il a reçu deux balles dans la jambe lors de sa fuite. Aujourd’hui, il trouve très occasionnellement de petits travaux de désherbage à accomplir dans des concessions privées. Il reste positif : « ces travaux, c’est mon sport, c’est ça qui me permet de rester jeune ! », mais admet que ces travaux ponctuels ne suffisent pas à faire vivre sa famille.
En février 2016, Claude a travaillé sur des chantiers de désherbage mis en œuvre par ACTED dans les quartiers du 3ème arrondissement qui ont connu d’importants dégâts matériels suite à la crise. Ces activités de désherbage, couplées à d’autres travaux de réhabilitation (curage, remblai, creusage,…), représentent l’un des volets d’action du PRESU - le Programme de Reconstruction Economique et Sociale en milieu Urbain – financé par le Fonds Bêkou mis en oeuvre par l’Agence Française de Développement. Ces travaux, dits « à très haute intensité de main-d’œuvre » ont plusieurs objectifs : proposer un travail immédiat aux personnes déplacées et vulnérables, occuper par le travail les jeunes à risques et injecter de l’argent dans les quartiers afin d’appuyer les mouvements de retour de populations.
Claude est très satisfait de ces travaux, qu’il trouve importants pour soutenir les populations dans leur volonté de revenir vivre dans les quartiers qu’elles ont dû fuir. Il y voit également l’occasion de retisser un lien social : « On a travaillé en famille, on était tous à travailler et à rire ensemble. Dans la société c’est très important. Ça fait des choses de cohésion sociale. C’est important pour moi. Si je n’ai pas 2 ou 3 personnes avec moi, je commence à me rappeler ce qu’il s’est passé et je ne vais pas bien ».
Travaux à très haute intensité de main-d'oeuvre
Grâce aux dix jours de désherbage qu’il a réalisé avec ACTED, Claude a pu gagner 25 000 FCFA. Il a prévu d’en utiliser une part pour acheter des biens de première nécessité et des vivres pour sa famille. Il a également prévu d’épargner près de la moitié de sa paie pour réhabiliter sa maison qui a été très endommagée par les combats. Pour lui, pouvoir y réinstaller sa famille est un objectif majeur. Il y retourne régulièrement pour la nettoyer et y passe quelquefois la nuit. « Il ne faut pas avoir peur. Je ne veux pas aller loin, je reviendrai toujours ici. C’est la maison des anciens, c’est ici qu’on a enterré le placenta des enfants. Je ne laisserai pas ma maison. Jamais. »
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