Grâce aux financements du Fonds Bêkou, DRC contribue aux renforcements de la cohésion sociale dans les quartiers de Bangui touchés par la crise

La crise militaro-politique qu’a connu la République Centrafricaine entre 2012 et 2015, et dont les conséquences se font encore lourdement sentir aujourd’hui, a eu des répercutions profondes sur le tissu social à Bangui. Cette crise a particulièrement touché les jeunes représentant une bonne partie de la population centrafricaine et créé de fortes frustrations, renforçant les potentielles divisions inter-communautaires. Par ailleurs, lors des événements de septembre 2015, les 3ème et le 5ème arrondissements ont été le champ de violences intercommunautaires qui ont laissé des cicatrices sur les liens entre communautés.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet PRESU (Programme de Reconstruction Economique et Sociale en Milieu Urbain), le département Cohésion sociale du Conseil Danois pour les Réfugiés (DRC) a mis en place des comités de paix dans les 3ème et 5ème arrondissements dans le souci de rétablir le vivre ensemble au sein des communautés et renforcer les liens intercommunautaires. Après avoir été formés, ces comités ont réalisé des activités de rapprochement communautaire à travers des sensibilisations de masse et de proximité, des activités de causeries-débats, etc. Ces activités ont eu des impacts positifs considérables sur la vie des communautés. En témoignent les propos d’un leader communautaire, membre du  comité de paix du quartier Yaloa :

« Je m’appelle Ismael, j’ai 54 ans, je suis un membre de la communauté musulmane,  leader communautaire, membre du comité de paix  et point focal du quartier  Yaloa dans le bloc pk5.

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Avant je faisais partie de certains membres de la communauté musulmane qui étaient réticents à la mise en œuvre  des activités de cohésion sociale au sein de notre communauté. Nous avions vécu tellement de traumatismes, d’exactions de la part des milices anti-balaka assimilés aux chrétiens que j’avais développé un esprit de haine et de vengeance envers les autres communautés non musulmanes.

Après mon entrée dans le comité de paix de mon quartier où nous étions formés sur des modules d’analyse sensible au conflit, de médiation, et de prévention et gestion pacifique de conflits, j’ai acquis des connaissances qui m’ont permis de me dépasser pour changer ma perception des choses et d’œuvrer au rétablissement et au renforcement du vivre ensemble. Aujourd’hui, je travaille continuellement et sans relâche au retour de la paix définitive au sein de ma communauté. Ainsi, grâce au programme cohésion sociale de DRC, financé par le Fonds Bêkou,  aujourd’hui  je suis en mesure d’aider ma communauté à changer sa perception et d’œuvrer pour la paix et le vivre ensemble. Je formule un vœu à l’endroit de l’AFD et des responsables de Bêkou à travers DRC d’élargir  ce programme  à tous les arrondissements de Bangui voire à l’ensemble du territoire centrafricain pour contribuer efficacement au retour de la stabilité, le vivre ensemble et la paix. Au nom de toute ma communauté, je tiens à vous remercier très vivement »