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La vie reprend peu à peu au marché Miskine. Au cours des dernières années, en raison du conflit, le marché a été presque vide.

"Les balles tombaient ici pendant la guerre. Le marché a été vidé et les commerçants sont partis vers le marché Combattants, ou au Petebo ". Philomène,  45 ans, vend des légumes: des courges, des arachides, du gombo ... Elle explique que, également à cause du conflit, les latrines et les points d'eau du marché étaient abimés.  "Ils étaient toujours obstrués et sales», dit-elle, "Oxfam a fait un bon travail."

Philomène, vendeuse au marché Miskine © M.J. Agejas / Oxfam Intermón
Philomène, vendeuse au marché Miskine © M.J. Agejas / Oxfam Intermón

En effet, grâce à des fonds Bêkou, Oxfam a réhabilité 12 latrines, 4 douches et 4 points d'eau dans le marché Miskine. "Le marché est propre maintenant", poursuit Philomène, "avant il n´y avait que la saleté."

Une petite contribution pour l'utilisation des toilettes et des douches permet de payer une personne pour s´occuper du nettoyage. Oxfam a réhabilité les installations, mais l'entretien est à la charge des  utilisateurs. L´enjeu est de rendre l´endroit autonome et ne pas avoir à compter sur le soutien externe pour la pérennisation des structures.

Point d´eau du marché Miskine réhabilité par Oxfam avec les fonds Bekou © M.J. Agejas / Oxfam Intermón
Point d´eau du marché Miskine réhabilité par Oxfam avec les fonds Bekou © M.J. Agejas / Oxfam Intermón

Le marché Miskine a été l'un des plus populaires à Bangui avant la guerre. Pour sa qualité et son prix. Non seulement il attirait les habitants de ce quartier, qui est l'un des plus peuplés de la capitale centrafricaine, mais des clients qui venaient de PK5 et d'autres quartiers voisins. La vie grouillait et les commerçants gagnaient de l´argent.

Puis vint la guerre, en Décembre 2013. Un conflit d'origine politique, territoriale et économique, qui, par la manipulation des différents acteurs politiques finira par devenir un conflit intercommunautaire.

Le quartier Miskine, dans lequel les différentes religions coexistaient sans problèmes, illustre les effets du conflit en Centrafrique. Ce furent d'abord les membres du groupe armé Séléka qui entrèrent dans le quartier, mettant en fuite les chrétiens. Ils ont attaqué le marché, ont volé les entrepôts et vandalisé les locaux. Après c´était le tour des Anti Balaka : ils ont attaqué, faisant fuir les voisins musulmans et détruisant leurs maisons et leurs entreprises. Ils ont également pillé le marché. À l´heure actuelle, les chrétiens commence à revenir, mais pas les musulmans.

Les dégâts à cause du conflit sont toujours visibles au marché Miskine © M.J. Agejas / Oxfam Intermón
Les dégâts à cause du conflit sont toujours visibles au marché Miskine © M.J. Agejas / Oxfam Intermón

Le conflit a eu un fort impact sur ce marché en raison du départ des marchands musulmans (détaillants et grossistes), de la perturbation des échanges commerciaux avec le Tchad, de la fuite de voisins et d’une forte réduction du pouvoir d'achat des ménages.

Encore aujourd’hui, les commerçants du marché ne sont pas sortis du  processus de retour à la normale. La réhabilitation des installations aide le marché et le quartier à reprendre son rythme. Les fournisseurs comme Philomène connaissent et apprécient le travail effectué par Oxfam dans le cadre du programme PRESU, financé avec des fonds Bekou et qui se déroule sur trois piliers: la cohésion sociale, les services de base et de relance économique.