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Created 13 July 2017

Apprendre un métier pour des lendemains meilleurs

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Younoussa

Ils sont encore nombreux les jeunes qui croient qu’aller en migration est gage d’une meilleure condition de vie. Cependant, certains réalisent que le travail migrant n’est pas forcément le choix idéal pour une réussite sociale et économique. Les jeunes en mobilité et ceux à risque de mobilité, identifiés par le Projet Régional d’Appui aux Enfants et Jeunes travailleurs Migrants (PRAEJEM), quant à eux, choisissent d’apprendre un métier pour des lendemains meilleurs, avec plus de dignité et de respect de leurs droits.

En effet, Save the Children, avec le soutien financier de l’Union européenne, mène des actions pour améliorer les conditions de subsistance des enfants et jeunes travailleurs migrants d'Afrique de l'Ouest par une insertion professionnelle durable dans le marché du travail et un accès coordonné aux services sociaux de base, spécifiquement dans les régions transfrontalières du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali depuis mars 2015.

Bien que les raisons qui poussent les jeunes au travail migrant soient multiples et diverses, les détenteurs de droits (bénéficiaires) du PRAEJEM s’accordent à reconnaître que la pauvreté et la recherche d’une meilleure condition socio-économique constituent leurs motivations majeures à la migration interne et transfrontalière.

Par ailleurs, l’étude de base du projet a révélé que 53,9% des enfants et jeunes travailleurs ciblés prévoient migrer vers un endroit plus favorable au gain d’un revenu. Partant de cette réalité, Save the Children dans son approche sur la problématique de la mobilité des enfants et jeunes met un accent sur le renforcement des moyens de subsistance. L’approche et simple. Il s’agit de créer des conditions favorables à la création de microentreprises, à l’insertion professionnelle et à l’accès aux services sociaux de base de sorte à les maintenir dans leurs lieux d’origine, de transit et de destination.

C’est ainsi que Save the Children par le biais du PRAEJEM a mis 1 315 jeunes travailleurs migrants en apprentissage au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali en partenariat avec les Chambres Nationales des Métiers, et les organisations locales telles que ANAED, Guamina, Tié, Jekawili et AEJT. Dans l’exécution pratique, chaque détenteur de droits choisit volontairement un métier, parmi 14 corps de métier avant d'être placé auprès d’un Maître Artisan Formateur (MAF). Pendant la durée du projet, l’apprenant reçoit une pension alimentaire mensuelle. Cette subvention a pour objectif de réduire les risques d’abandon en le maintenant sur le lieu d’apprentissage.

J’apprends pour mon avenir 

Nous sommes récemment allés à la rencontre des apprenants. Deux jeunes ont particulièrement suscité notre intérêt au Mali puis au Burkina Faso. Leurs témoignages sont édifiants.

A Sikasso au Mali, nous avons échangé avec Younoussa Dembélé plus que jamais déterminé à apprendre un métier. Younoussa faisait partie de ceux qui croient que le bonheur se trouve ailleurs. Il y a de cela environ trois années, il avait tenté l’aventure vers l’Europe avec toutes ses économies. Il avait aussi effectué des petits boulots ici et là. Il est finalement revenu à la case départ à Sikasso avec un bilan mitigé. Il a perdu son temps, toutes ses économies, puis risqué sa vie pour une vraie désillusion. Il nous a confié ses regrets sous un ton empreint de culpabilité. « Si j’avais acheté du matériel et commencé à apprendre un métier depuis tout ce temps, je serais aujourd’hui un grand chef. Je serais en train de former d’autres jeunes ». A l’atelier de soudure métallique situé au centre-ville de Sikasso où nous l’avons trouvé, le jeune Dembélé s’est imposé par son fort désire de rattraper ses erreurs du passé. Il est devenu incontournable aux yeux de son maître formateur. Younoussa a désormais le regard résolument tourné vers le futur qu’il voit plus radieux grâce au métier qu’il s’acharne à maîtriser.  « Pour certains jeunes, ce que je fais ici est un petit travail, salissant et négligeable. Mais, pour moi, c’est très important. Et je ne suis pas là pour m’amuser ni pour faire plaisir à quelqu’un. J'apprends pour mon avenir », témoigne Younoussa.

A Niangoloko, dans la région de Banfora au Burkina Faso, nous avons été ravis de rencontrer le jeune Éric Soma, apprenant en coiffure homme. Son maître formateur nous a confié que l’élève apprend vite et qu’il est capable de coiffer avec un peu d’assistance après quatre mois de présence. Éric, âgé de 18 ans est un cas de réunification familiale. Il a été identifié à Bamako au Mali par notre partenaire Guamina en tant qu’enfant travailleur migrant originaire du Burkina Faso. Selon ses propres termes, il était allé « se chercher » comme ses amis. Une fois à Bamako qu'il croyait être son eldorado, le jeune garçon s’est plutôt retrouvé à errer et à dormir dans les gares routières dans un environnement malsain et non sécurisé. Au prix d’une collaboration avec les services sociaux et le partenaire Tié du Burkina Faso, Save the Children a retrouvé les parents d’Éric à Niangoloko. Il a été aussitôt intégré au processus de mise en apprentissage. Aujourd'hui le jeune Soma reconnait qu’il revient de loin. « Ma famille et ma maison me manquaient mais je ne savais plus comment revenir chez moi. Je n'avais pas d'argent. Je ne veux plus retourner là où je suis quitté. Ici, j’ai mes parents, mes amis. Et grâce au projet, j’apprends à coiffer. Je coiffe déjà les enfants. Par semaine je peux coiffer entre 20 et 25 personnes. En plus, on me donne l’argent pour manger. Je veux que ma main soit ‘’propre’’ (ndr : avoir la maîtrise du métier de la coiffure homme) pour être patron aussi demain ».

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Eric Soma

Notre visite d'échange avec les apprenants et leurs maîtres formateurs nous a permis d'entendre ces jeunes, qui pour certains étaient auparavant en plein doute, témoigner eux-mêmes de l’amélioration progressive dans leur vie, de l’estime de soi et la considération accordée par leurs communautés. Par ailleurs, nous avons pu remarquer que de nombreux jeunes en mobilité ou à risque de mobilité continuent de solliciter nos partenaires de mise en œuvre pour bénéficier de la mise en apprentissage d’un métier. Notons que le PRAEJEM prendra normalement fin en février 2018. 

(2)

FO
Former capacity4dev member

Vraiment avec le projet régional d'appui aux enfants et jeunes travailleurs migrants c'est du concret. Nos organisations retrouvent leurs dignités.

c'est une oeuvre salutaire que l'Union Européenne et Save the Children font pour les enfants et jeunes de nos régions. 

JJS c'est propre comme travail.

 

FO
Former capacity4dev member
in reply to anaedkgo

Merci chers partenaires de l'Ong ANAED. Vos actions sur le terrain contribuent à l'amélioration des moyens de subsistance de ces enfants et jeunes.