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Trois domaines constituant le cadre de référence
L'évaluation ne prétend pas faire une analyse exhaustive des sociétés dans lesquelles elle a à se prononcer sur la stratégie de l'Union Européenne. Elle doit néanmoins comprendre de façon fine, dans leur spécificité, les grands traits de ces sociétés.
Les grands traits des sociétés sont recherchés dans trois domaines qui peuvent être considérés comme constituant un cadre de référence donnant accès aux principales caractéristiques d'une société et permettant de les mettre en perspective avec la problématique du développement.
Ces trois domaines sont:
- Héritages : croyances, coutumes, patrimoine et contexte historique
- Mutations : l'organisation sociale, juridique, politique de la société et ses bouleversements
- Appropriations : culture, métissages et production de la modernité
Pour chacun de ces domaines, des zones d'enjeux sont identifiées et présentées ici sous forme de tableaux. Elles doivent être adaptées au contexte et déclinées en questions qui forment le questionnement de l'évaluation.
Héritages : croyances, coutumes, patrimoine et contexte historiqueDéfinition
Les " héritages " renvoient aux principaux éléments du passé qui sont considérés, dans une société donnée, comme ayant principalement contribué à la configurer dans sa forme actuelle.
Argument
Les sociétés d'aujourd'hui sont modelées par les périodes déterminantes du passé; certains moments décisifs de l'histoire des peuples laissent des traces dans des pratiques familiales et sociales, sans qu'elles ne soient toujours explicitées.
Example |
Ainsi, les stratégies en matière de planning familial dans les pays de la Caraïbe, par exemple, doivent nécessairement s'appuyer sur une prise en compte du passé esclavagiste, sachant que la marque de ce passé a joué de façon différenciée, jusqu'à aujourd'hui, selon les pays, sur les rapports de genre, la nuptialité et la fécondité. |
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Comment prendre en compte le contexte historique ?
Il ne s'agit pas ici d'accumuler des dates ni de faire œuvre d'historien mais d'être en mesure de replacer la stratégie de coopération et de développement dans une dimension diachronique signifiante.
En d'autres termes, le questionnement, dans le domaine du contexte historique, est destiné à donner à l'évaluation certains moyens d'établir des liens entre des phénomènes actuels et des événements du passé dont certains sont vivaces dans les mémoires et d'autres plus enfouis mais cependant agissants. Ce questionnement est à replacer dans la conception du développement comme processus ininterrompu de changement.
Tableau des zones d'enjeux dans le domaine des héritages.
Domaines |
Thèmes |
L'invention de la nation |
Le sentiment d'unité nationale Les langues Les valeurs véhiculées |
Les héritages idéologiques et culturels |
Une éthique toujours influente ? Des traditions réinventées ? Le Code du leadership |
Le legs bureaucratique, économique et politique |
La culture du droit de propriété Le poids de la bureaucratie politique Le rapport à l'Etat et aux réformes |
Religion, politique et développement |
Un pluralisme religieux équilibré ? Une division religieuse du travail ? L'influence des confessions |
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Mutations : l'organisation sociale, juridique, politique de la société et ses bouleversementsDéfinition
La confrontation de modèles sociaux et politiques entre Nord et Sud mais aussi entre pays du Sud a nécessairement des impacts sur les systèmes nationaux. C'est ce qu'il convient d'examiner sous la rubrique des mutations.
Argument
Une société n'est jamais figée et la tentative de cerner au plus près les systèmes et valeurs qui la fondent ne saurait se satisfaire d'une approche statique. La période récente est marquée par une accélération des échanges et des coopérations bilatérales et multilatérales. Sous le double effet de ces mouvements et des évolutions internes aux sociétés étudiées, certaines données sociétales évoluent.
Comment prendre en compte les mutations ?
La mise en perspective des mutations socio politiques avec la stratégie de coopération européenne repose sur la confrontation des équilibres et déséquilibres à l'échelle mondiale avec les évolutions observables dans la société étudiée.
A cet égard, il y a lieu de discerner si les changements impliqués par les stratégies de l'Union Européenne font écho à des changements survenus dans l'histoire des pays ou s'ils les ignorent.
Tableau des zones d'enjeux dans le domaine des mutations.
Domaines |
Thèmes |
Le système politique, juridique et administratif |
L'organisation des pouvoirs Les enjeux de l'Etat de droit La Police |
Les enjeux de la démocratisation |
L'historicité des pratiques démocratiques |
Société civile et processus participatifs |
Une société civile dynamique ? Influente ? Une société civile confessionnelle ? Une société civile communautarisée ? Historicité et modalités des pratiques participatives Les rapports entre société civile et politique |
Pauvreté, richesse et creusement des inégalités sociales |
Paupérisation et enrichissement La bourgeoisie, les groupes sociaux dominants L'impact de la libéralisation à l'échelle mondiale Une nouvelle stratification sociale ? |
Le poids de la dépendance |
La "soutenabilité" (durabilité) des réformes La question des investisseurs étrangers |
Empowerment: culture, cultural mixing and technologyDéfinition
Les cultures des peuples puisent dans le passé autant qu'elles s'abreuvent aux multiples courants qui traversent toutes les sociétés. Cette re-création permanente est à la fois source d'identité et vecteur de communication et d'échange avec d'autres peuples et d'autres civilisations.
Argument
Le fond culturel est une dimension centrale de la dynamique de coopération. Les cultures sont le terreau sur lequel reposent les phénomènes d'adaptation ou de rejet face à l'introduction du changement. En même temps, elles sont constamment renouvelées du fait d'apports internes et externes.
Comment prendre en compte les appropriations culturelles ?
Tant les lectures préalables que les observations réalisées dans le pays doivent permettre de porter attention à toutes les formes de production culturelles qui témoignent des valeurs et des aspirations de leurs auteurs et, à travers eux, des groupes sociaux, ethniques, religieux qui forment la société.
La littérature, aussi bien que la musique, les arts graphiques et plastiques, le théâtre, la danse mais aussi certaines pratiques populaires telles que la cuisine, les contes, l'artisanat d'art expriment des façons de se projeter dans un monde en mouvement et, à ce titre, ont leur place dans l'analyse du développement et de l'accueil réservé aux programmes de coopération.
Tableau des zones d'enjeux dans le domaine des appropriations.
Domaines |
Thèmes |
Les traditions culturelles |
Immobilisme, vitalité, syncrétisme, modernisation ? Traditions et modèles importés Interférences entre pratiques religieuses et activités économiques ? |
Les vecteurs de l'expression culturelle |
Langage, pouvoir et développement Illettrisme et développement communautaire Art populaire et marché international de l'art Statut social des artistes Place des femmes artistes Coopération et expression culturelle |
Métissages |
Interpénétration de différentes composantes culturelles Part des productions culturelles dans l'image du pays à l'étranger |
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1ÈRE ÉTAPE : PHASE PRÉPARATOIRE1/ La recherche documentaire
Il est important de préparer une mission de ce type par une recherche documentaire en amont large et approfondie qui permette aux évaluateurs de pointer les enjeux véritables, de poser les bonnes questions et de tester ensuite leurs hypothèses sur le terrain, par le biais des panels d'experts et des entretiens. Autrement dit, la quête d'informations doit se faire bien avant la mission, par la recherche documentaire.
Le recherche documentaire a pour objectif :
- acquérir une connaissance fine de la société ;
- pointer les véritables enjeux au sein des trois domaines de références et poser les bonnes questions (les hypothèses seront par la suite tester sur le terrain) ;
- être capable d'animer un débat de fond ;
- crédibiliser l'évaluateur auprès des experts par une connaissance des sujets.
Les questionnements de l'outil étant extrêmement étendus, il est nécessaire de mener la recherche documentaire avec un souci d'efficacité. Nous proposons ici une méthode pour mener cette analyse documentaire.
Les bibliographies par pays ou par thème
L'idéal est de disposer d'un répertoire bibliographique ou de bulletins signalétiques qui font le point, périodiquement, sur les publications consacrées à un pays ou une région du monde. Dans ce cas, le travail de recherche est grandement facilité par la lecture des notices bibliographiques qui permettent d'identifier rapidement les travaux pertinents pour la stratégie-pays et d'aller directement à l'essentiel. Il faut noter toutefois que ces bibliographies, lorsqu'elles sont éditées sous forme d'ouvrages, ne sont pas toujours actualisées en raison du décalage entre l'actualité éditoriale foisonnante et les délais de réalisation d'un tel index.
Les ouvrages et annuaires de type handbook avec entrée par pays et/ou par thème
Dans les cas, très nombreux, où il n'existe pas de répertoire bibliographique, nous conseillons de débuter cette recherche documentaire par la lecture d'articles de type Annuaire ou Handbook qui résument généralement assez bien l'histoire d'un pays et font régulièrement le point sur l'actualité politique, économique et sociale de celui-ci. Il en existe en français, en anglais et autres langues. L'intérêt de telles lectures est certes limité, mais il permet de se familiariser avec l'histoire du pays sans perdre trop de temps à lire des sommes historiques et, surtout, il donne souvent l'opportunité de découvrir une première bibliographie de référence.
Exemple |
C'est le cas, par exemple, du l'Etat du monde (publié chaque année aux Editions de la Découverte) qui fournit, en sus des articles consacrés aux pays (rédigés par des spécialistes reconnus), des indications bibliographiques qui sont généralement pertinentes et actualisées. On peut également y trouver des liens avec des sites Internet qui peuvent être utiles. |
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Les ouvrages collectifs centrés sur un pays
Traitant pêle-mêle de l'histoire ancienne, des langues, des structures sociales, des religions, etc., ces ouvrages sont évidemment d'inégale qualité. Mais ils sont doublement précieux en ce qu'ils permettent un balayage assez rapide et exhaustif des réalités culturelles et sociales visées par l'outil et aident à affiner la recherche documentaire en fournissant des bibliographies plus spécialisées qui incitent à aller plus loin sur chacun des thèmes.
Les ouvrages de référence ou qui font débat dans un pays
Cette étape consiste en la lecture de documents plus spécialisés, par thèmes ou par discipline. Ainsi, sera-t-il utile de consulter des ouvrages ou des articles de sociologie, d'anthropologie, d'histoire, de géographie humaine, de science politique ou d'économie portant sur le pays ou une région de celui-ci. L'idéal étant d'avoir consulté une ou plusieurs références se rapportant à chacun des trois thèmes de l'analyse culturelle et sociale.
Il est important de connaître (et si possible d'avoir lu) les auteurs ayant travaillé sur le pays et leurs principaux ouvrages. Outre que cela fonde la crédibilité des évaluateurs, cela permet aussi de lancer ou de relancer les débats lors des panels autour d'une thèse connue et débattue.
Exemple (tiré de la mission test de l'outil en Tanzanie) |
Ainsi, par exemple, l'ouvrage célèbre de Goran Hyden (Beyond Ujamaa in Tanzania. Underdevelopment and an uncaptured peasantry) n'est pas seulement un livre qui a suscité d'intenses débats académiques en anthropologie du développement. Vingt cinq ans après sa parution, il continue de faire débat en Tanzanie où la fameuse notion hydenienne d'"économie d'affection" est soutenue par certains et contestée par d'autres. Cela fut un point d'entrée intéressant, lors du panel 1, pour débattre des attitudes paysannes face aux réformes de libéralisation. |
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Les articles de revues spécialisées, par grands thèmes et disciplines sur le pays
Il est intéressant de concentrer une partie de la recherche documentaire sur les articles de revues et autres documents se rapportant au pays ou au thème considéré. Le gain de temps est souvent appréciable. Aujourd'hui, de nombreuses revues spécialisées offrent des services en ligne qui permettent de consulter ou même de télécharger des articles et des dossiers qui peuvent s'avérer utile pour une mission d'évaluation.
Les publications locales, working papers et autres documents produits par les institutions de recherche ou les observatoires du pays
Durant la mission, nous conseillons également de prendre connaissances des travaux produits localement et qui ne sont pas toujours accessibles ou disponibles en Europe :
- Se rendre systématiquement auprès des éditeurs locaux pour consulter ou acquérir leurs publications qui, souvent, concernent d'assez près les questionnements de l'analyse culturelle et sociale.
- Consulter les organismes de recherche ou les observatoires (type Observatoire économique et social) qui ont souvent des bulletins ou des working papers intéressants et qui publient des études fondées sur des enquêtes menées localement.
- Enfin, ne pas oublier de solliciter les interlocuteurs (notamment les chercheurs et professeurs) lors des entretiens, pour obtenir d'eux des papiers et autres études qu'ils auraient réalisées et qui restent souvent confidentielles.
La presse locale
La presse locale doit être également utilisée dans la démarche. Il s'agit simplement de consulter régulièrement la presse du pays avant la mission pour se familiariser avec les thèmes en débat dans la société et, sur place, de réaliser une mini revue de presse qui pourra servir, au besoin, pour
- prendre la "température" du pays,
- identifier des enjeux du débat public,
- lancer ou relancer les débats lors des panels ou des entretiens sur un des articles.
Cet usage de la presse n'est pas indispensable, mais il peut s'avérer un complément utile
La documentation officielle produite par les agences de coopération
Enfin, signalons évidemment que la recherche documentaire ne se limite pas à la recherche bibliographique d'ouvrages ou de travaux publiés.
- Il faut mentionner l'usage qui peut être fait des documents officiels produits par les agences de coopération. Ils sont évidemment incontournables.
- Mais il faut aussitôt ajouter l'intérêt de toute une littérature "grise" de rapports et autres études menées sur le pays concerné par l'évaluation.
2/ Adaptation du questionnement aux spécificités du pays
Les contextes sont trop variés d'un pays à l'autre pour pouvoir définir une liste de questions type qui présenterait le risque de laisser de côté des aspects spécifiques fondamentaux. En revanche, l'outil peut proposer des zones d'enjeux et des problématiques communes qui seront adaptées à chaque pays à la suite de l'analyse documentaire.
3/ Réalisation d'entretiens préparatoires
Ces entretiens ont un double objectif : d'une part, les personnes interrogées peuvent fournir des contacts intéressants et des orientations bibliographiques et d'autre part, ils permettent de récolter des informations complémentaires et ainsi, de construire une grille de questions plus pointues.
Trois catégories de personnes semblent importantes à rencontrer :
- des spécialistes du pays considéré ;
- des spécialistes du secteur concerné;
- des " institutionnels " et responsables notamment des desks à Bruxelles.
4/ Elaboration de la liste des experts participant aux panelsSélection des experts et prise de contact
Il est important d'identifier plusieurs personnes ressources (deux ou trois) qui fourniront des noms d'experts. Avec leur aide, une liste assez fournie sera constituée parmi laquelle les experts qui participeront aux panels seront choisis en fonction de leurs objets de recherche.
La recherche de personnes ressources est primordiale, car elle permet de croiser les sources (triangulation) et de mobiliser plus facilement les personnes cibles.
Si l'on organise trois panels composés chacun de 6 personnes, il est nécessaire d'en trouver 18 au moins. Il est conseillé d'en prévoir plus, car il peut y avoir des désistements.
Stratégie de prise de contact
Tous les experts identifiés sont d'abord contactés par courrier électronique. Lors du premier courrier, une description sommaire de la mission et des panels leur est faite, en précisant les dates. Ce n'est qu'après avoir reçu une réponse montrant un intérêt pour le processus et affirmant leur disponibilité qu'une description plus précise peut leur être transmise. Tous les experts ne se manifestant pas à la suite des envois de courriers électroniques, sont relancés par téléphone si on dispose de leur numéro.
2ÈME ÉTAPE : LE DÉROULEMENT DE LA MISSION
Les panels d'experts et les entretiens de l'outil, n'ont pas vocation à fournir l'information de base sur les caractéristiques socio-anthropologiques, institutionnelles ou historiques d'un pays, mais de valider ou invalider des hypothèses élaborées en amont, de mettre en débat des questions irrésolues et, enfin, de faire surgir des enjeux qui n'avaient pas été envisagés auparavant.
Les panels d'expertsLa rencontre des panélistes
Il s'agit de rencontrer chacun des panélistes lors d'un entretien avant de les réunir dans un panel. Lors de cet entretien, une présentation approfondie de la mission leur sera faite, ainsi qu'une présentation des questions auxquelles l'analyse se propose de répondre. Par ailleurs, cet entretien préparatoire sera l'occasion de discuter ouvertement de l'expérience et de l'approche de l'expert et de recueillir ses impressions générales sur l'aide au développement dans son pays. Enfin, certaines questions de la grille pourront être abordées plus particulièrement ; ce dernier point permettra de juger de la réserve des panélistes lors des panels en comparant les deux discours
L'organisation des panels d'experts
Un panel d'experts sera organisé pour chacune des trois thématiques de l'outil :
- l'histoire, les croyances et les héritages du passé,
- la société, le droit et la vie politique
- les appropriations de la modernité : les questions culturelles et les innovations sociales.
Les panels seront d'une durée de quatre heures, entrecoupées d'une pause d'un quart d'heure.
L'objectif de chacun des panels est :
- d'une part de mettre en débat les analyses tirées des lectures préalables en ce qui concerne les principales caractéristiques socio-anthropologiques, historiques, politiques, économiques et culturelles de la société étudiée et d'analyser ses bouleversements récents ;
- d'autre part, de mettre en évidence des enjeux et des problématiques susceptibles d'intéresser la Commission dans la mise en œuvre de sa stratégie pays, par exemple, en pointant les recompositions sociopolitiques engendrées par les réformes.
Le contenu des échanges
Une des difficultés de l'exercice est de distinguer entre les énoncés de type opinion personnelle, les interprétations et les analyses proposées par les panélistes d'un phénomène qu'ils ont étudié. En effet, aucun panéliste, évidemment, ne peut être expert dans tous les domaines abordés. Or, dans le panel, ils ne sont pas seulement sollicités sur leurs spécialités, car ils sont inclus dans un débat qui aborde différents thèmes ; ainsi, ils peuvent être amenés à parler de sujets qu'ils ne maîtrisent pas.
Plusieurs éléments peuvent entraver la qualité des propos recueillis des participants :
- Un manque de pratique d'expression libre, lié à des systèmes de contrôle social, politique ou religieux ou à un passé récent marqué par une privation des libertés fondamentales ;
- Le recours à des experts très sollicités par la coopération internationale, habitués aux discours uniformisés des bailleurs.
L'animation des panels d'experts
Comme indiqué plus haut, il est très important que l'animateur des débats dispose d'une connaissance approfondie du contexte, et ce pour plusieurs raisons :
- être crédible aux yeux des panélistes et pouvoir relancer la discussion à bon escient
- éviter les propos descriptifs en orientant les débats sur la base de connaissances partagées.
- lancer des questions susceptibles, d'une part, d'intéresser les panélistes et, d'autre part, de faire émerger un débat.
Les entretiens
Cette démarche par entretiens individuels ne doit pas être considérée comme un simple complément de la méthode des panels d'experts. Elle peut être placée sur le même plan en termes de "rentabilité" dans la collecte d'informations.
Les entretiens individuels ont pour objectif soit de préciser certains points abordés lors du panel d'experts, soit de rencontrer les experts ne pouvant pas participer au panel pour des raisons d'incompatibilité d'emploi du temps ou parce que l'effectif maximum était atteint. Trois types d'entretiens :
- ceux qui sont prévus depuis Paris et qui sont organisés pour compléter l'apport du panel d'experts,
- ceux dont la nécessité s'impose, sur place, dans le prolongement des panels,
- ceux qui sont organisés sur place également, sur suggestion d'experts précédemment rencontrés ou de contacts obtenus pendant le séjour.
Il est donc primordial de prévoir suffisamment de temps à affecter à ces entretiens, avant et après les sessions du panel d'experts.
Le focus group
Afin de rencontrer les usagers ou bénéficiaires finaux des stratégies mises en œuvre et ainsi de valider les données recueillies lors des panels et des entretiens, l'organisation d'un focus group s'impose.
TL'organisation d'un focus group avec les "usagers" ou les populations cibles d'une politique de développement ne fonctionne pas selon la même démarche que celle de l'organisation de panels. En effet, alors que la prise de contact avec des experts se fait par mail ou par téléphone et peut donc se faire depuis la France, celle avec cette catégorie d'acteurs ne peut qu'être directe et implique de "labourer" le terrain. Il est donc nécessaire d'avoir recours à un relais local pour assurer l'organisation d'un focus group - le temps d'une mission d'évaluation étant déjà bien rempli. Les participants ne maîtrisent pas toujours la langue des évaluateurs, ni même l'anglais, langue véhiculaire internationale ; d'autre part, la richesse et la subtilité de la terminologie employée par les participants dans leur propre langue peut être elle-même objet d'analyse - toutes raisons qui militent pour s'adjoindre un interprète de qualité dans cette étape du travail.
3EME ÉTAPE: AU RETOUR DE MISSIONAnalyse des données
Les données issues de l'analyse documentaire, des panels, des entretiens et des focus group sont croisées pour répondre aux questions d'évaluations identifiées à la phase préparatoire. A cette phase, comme aux autres, il est important de faire la distinction entre les énoncés de type opinion personnelle, les interprétations et les analyses proposées par les personnes rencontrées. Cela ne signifie pas qu'il faille écarter les interprétation et les opinions, il faut seulement les prendre en compte comme tel.
Rédaction du rapport
Le rapport sera structuré en trois parties correspondant chacune à un des 3 domaines constituant le cadre de référence. Dans chacune des parties, il sera fait la distinction entre les données à analyser et les recommandations.
Quelles sont les ressources nécessaires à l'analyse culturelle et sociale?Compétences de l'équipe d'évaluation
L'équipe d'évaluation devra comporter un ou une sociologue ou anthropologue confirmé-e.
Temps de travail en évaluation pays
Le chargé de l'analyse culturelle et sociale dans l'équipe d'évaluation consacrera environ 40 jours de travail à cette tâche.
La décomposition du temps de travail est indiquée dans le tableau récapitulatif. Ce dernier prévoit un nombre précis de jours de travail dans une situation moyenne. Dans les cas où des difficultés se présentent et ralentissent ou compliquent le bon déroulement, la fourchette du temps de travail se situe entre 40 et 50 jours.
Rémunération des experts
Chaque expert participant à un panel d'expert sera rémunéré pour une journée de travail (correspondant à la séance du panel et à la relecture de la note transmise par l'évaluateur) selon le barème en vigueur dans le pays si c'est un citoyen de ce pays et au barème international s'il n'est ni citoyen ni résident.
La rémunération d'un expert qui participe à plusieurs panels de travail sera multipliée par autant de panels.
TABLEAU RECAPITULATIF DES PROCEDURES A SUIVRE EN EVALUATION PAYS
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