Informe agroecologia de Schutter 2011 ESP

Ce rapport annuel du Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter a été soumis au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Il se base sur des contributions d'experts de toutes les régions du monde et sur un séminaire d'experts sur l'agroécologie, réuni les 21 et 22 juin 2010 avec le soutien de la fondation du Roi Baudoin. D'après le rapport, les rendements des activités existantes de production agroécologique ont connu une augmentation de 80% dans 57 pays en développement, dont une augmentation moyenne de 116% dans les pays africains. Le rapport estime que les petits agriculteurs pourraient doubler leur production en dix ans en utilisant l'agroécologie. Le document rappelle également que pour lutter efficacement contre la malnutrition, l'agriculture ne doit pas seulement relever le défi d'une augmentation de la production. Elle doit également limiter son impact sur les écosystèmes et le climat et permettre de lutter contre la pauvreté. Or, l'agroécologie permet non seulement le développement socio-économique des populations locales, mais aussi une meilleure adaptation au changement climatique car les terres sont plus résilientes face aux phénomènes de sécheresse ou d'inondations, ainsi qu'une réduction des émissions de gaz à effet de serre car la gestion des sols permet un meilleur stockage du carbone. Les expériences agroécologiques se multiplient dans les pays en développement, mais aussi dans les pays développés. Cependant, le rapport conclut que l'agroécologie n'est pas suffisamment soutenue, que les expériences actuelles se limitent au stade expérimental. Par conséquent, Olivier de Schutter appelle les Etats à intégrer l’agroécologie dans leurs stratégies de développement pour relever les défis de la sécurité alimentaire, de la lutte contre la pauvreté et du changement climatique.

Assemblée Générale des Nations unies, Conseil des droits de l'homme - Mars 2011