L'aide à la nutrition. Les financements permettant de renforcer la lutte contre la malnutrition peuvent-ils être évalués avec précision ?
L'étude se penche sur les financements dédiés à la lutte contre la malnutrition et octroyés par les principaux bailleurs de fonds bilatéraux, multilatéraux et privés entre 2005 et 2009. En s'appuyant sur la base de données du SNPC (Système de Notification des Pays Créanciers) de l'OCDE, elle analyse la transparence, l'ampleur et la qualité (efficacité) de l'aide à la nutrition. Le rapport tente de répondre à plusieurs questions concernant les investissements destinés à renforcer les actions en matière de nutrition : Des sommes suffisantes sont-elles investies dans des interventions pertinentes pour lutter contre la malnutrition ? l'argent est-il investi au moment adéquat ? Y-a-t-il assez d'investissement dans la lutte contre la malnutrition, en particulier dans les interventions directes ? Ce financement atteint-il ceux qui sont les plus affectés par la malnutrition ?
Le rapport formule des recommandations sur ce qui peut être fait pour des interventions de plus grande envergure pour lutter efficacement contre la malnutrition. l'analyse se focalise sur dix donateurs, à savoir le Canada, l'UE, l'Irlande, la Norvège, l'Espagne, la Suède, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'UNICEF et la Banque Mondiale (IDA). Pour l'année 2009, l'étude présente aussi une estimation de l'aide à la nutrition en incluant trois bailleurs supplémentaires : la France, ECHO et la Fondation Bill & Melinda Gates. Les lacunes dans le reporting de plusieurs bailleurs tels que l'UE, la France, le PAM, la FAO et l'OMS, limitent l'efficacité de la base SNPC comme source unique d'information pour le suivi des activités d'aide. Le rapport souligne que les investissements consacrés à la nutrition sont pour l'heure inadap-tés, la majorité des fonds étant alloués aux interventions directes en cas de crise humanitaire, ce qui reflète une approche à court terme de l'aide à la nutrition. En outre, l'aide à la nutrition n'est pas toujours dirigée vers les pays où la sous-nutrition est la plus importante ni vers les populations les plus vulnérables et de nombreux bailleurs de fonds n'honorent pas leurs engagements. Forte de ces constatations, Action Contre la Faim demande que les bailleurs de fonds respectent les principes de la transparence en matière d'aide en améliorant leurs pratiques de reporting, les bailleurs de fonds et les gouvernements accentuent leurs investissements dans les interventions directes ou ciblées sur la nutrition, le traitement et la prévention de la malnutrition soient aussi maintenues en dehors de situations d'urgence et un bilan annuel des investissements en matière de nutrition soit réalisé afin que les fonds consacrés à ce problème reste en tête des priorités de l'agenda politique.
ACF International - Juillet 2012
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