Note sur la crise alimentaire en cours dans la région du Sahel

Cette note fait le point sur la crise alimentaire qui sévit actuellement au Sahel. Dans les pays du Sahel, il existe un risque élevé que les prix des céréales continuent d'augmenter au cours des prochains mois pour atteindre des niveaux extrêmes pendant la période de soudure. Dans la région, les flambées des prix des céréales ne génèrent pas seulement de l'insécurité alimentaire à court terme (en compromettant l'accès à l'alimentation des plus pauvres). Elles ont aussi des effets structurels: elles affectent la sécurité alimentaire à moyen terme en contraignant de nombreux ménages à se décapitaliser, ce qui accroît leur vulnérabilité aux crises futures et poussent certains d'entre eux à tomber dans la malnutrition chronique. Ces effets structurels risquent d'être très marqués en 2012. L'auteur rappelle que l'aide d'urgence ciblée est indispensable en période de crise pour protéger les plus vulnérables. Cependant, la note explique que l'aide d'urgence n'apporte aucune réponse au problème de la décapitalisation des ménages et de l'insécurité alimentaire chronique. La réduction de la résilience des ménages et le fait qu’une partie de la population tombe dans l'insécurité alimentaire chronique conduisent, de crise en crise, à augmenter le volume (et le coût) de l'aide d'urgence.  L'auteur en conclut que, pour gérer la crise alimentaire en cours dans le Sahel, il paraît nécessaire de compléter l'aide d'urgence par des politiques permettant de :

• empêcher les prix du mil, du sorgho et du maïs d'augmenter davantage
• mettre en place un filet de sécurité visant à recapitaliser les ménages ayant une faible résilience.

Franck Galtier, Cirad - 2012