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Posted on DeSIRA

Les objectifs de cet atelier DeSIRA étaient les suivants :

 

Le premier jour a inclus (i) une présentation de la foire aux projets afin de favoriser les échanges entre projets (celle-ci est restée ouverte pendant tout l’atelier), (ii) deux ateliers avec des présentations de projets et discussion (Contribution de la recherche à l’innovation agricole, Impact des projets et mise à l’échelle des innovations).  La seconde journée a inclus (i)  la cérémonie d’ouverture avec des représentants des minsitères de l’agriculture et de la recherche, du CNRST et de la délégation de l’UE, (ii) une présentation de ma part sur la vision de DeSIRA et les perspectives (apprécié car les participants manquaient d’information sur les deux sujets), (iii) deux tables rondes (systèmes d’Innovation Agricole, entrepreneuriat). La troisième journée a permis de réunir les acteurs des projets pour tirer collectivement les principaux enseignements de ces journées et construire un cadre permanent d’animation et d’interaction entre les projets de recherche-innovation au Burkina Faso.

 

L’atelier a réuni 13 projets DeSIRA et environ 100 à 150 personnes/jour. Quelques éléments marquants :

  • L’atelier DeSIRA a été organisé par le Centre Nationale de la Recherche Scientifique (CNRST), le CIRAD et la EUD. La forte mobilisation du CNRST et des autorités nationales est un point très positif démontrant l’appropriation de l’initiative DeSIRA par les structures nationales.
  • L’organisation et le déroulé de l’atelier a été de très bonne tenue. Le déroulé pédagogique a permis de présenter le contenu des projets mais aussi d’aborder des aspects plus généraux comme le renforcement du système national d’innovation agricole (avec des organismes comme l’ANVAR sur la valorisation de l’innovation, le FONRID pour le financement de la recherche ou la Confédération Paysanne du Faso) ou l’essor de l’entreprenariat (avec la « maison de l’entrepreneuriat », un incubateur comme « la Fabrique »). On peut regretter que l’après-midi de la 2ème journée n’ait pas permis des échanges fluides entre les panelistes et la salle (longueur des présentations et technique d’animation)
  • L’atelier a permis de présenter les projets et leurs premiers résultats (pour ceux qui ont déjà une certaine ancienneté), favoriser les échanges entre projets qui n’ont pas encore eu tous l’occasion d’échanger, d’accroître la visibilité des projets et de l’initiative DeSIRA (élaboration de documents de présentation, radio/télévision, etc.)
  • Les échanges ont permis de faire remonter certaines préoccupations :
    • Comment faire de la R&I dans un contexte d’insécurité ? Comment apprendre des autres projets sur ce sujet ?
    • Le COVID et les questions de sécurité ont engendré des retards dans la mise en œuvre des projets ;
    • Les participants ont régulièrement insisté sur la nécessité de prévoir des projets de R&I qui s’inscrivent dans la durée (au-delà de 5 ans) pour consolider les résultats (outcomes) et contribuer aux impacts. Le temps de démarrage de projets pluri-acteurs prend du temps (près d’un an de concertation par projet avant le démarrage des activités).
  • Certains sujets transversaux ont émergé lors des présentations
    • Les approches agroécologiques sont largement partagées par la plupart des projets DeSIRA. Cependant et de manière générale la situation dégradée des sols, les conditions climatiques et la réduction des opportunités de marché due à l’insécurité, limitent les marges de manœuvre des paysans pour identifier (avec les projets) des solutions innovantes. La place de l’arbre (agroforesterie) reste insuffisamment prise en compte dans les approches des projets qui se centrent sur les systèmes de culture, les systèmes d’élevage et les interactions entre ces deux systèmes. La situation actuelle du prix des engrais chimiques a permis un certain développement des engrais organiques (production à la ferme, production par des opérateurs sur une base commerciale). Le positionnement de certains acteurs (SUSTLIVE, CPF, etc.) sur les plantes négligées permet d’intervenir sur la diversification des systèmes de culture (et l’amélioration la nutrition). La question des bio-intrants est régulièrement évoquée à la fois en termes d’opportunités et de barrières (niveau faible de production, absence de réglementation, prix). Des solutions de lutte intégrée et biologique émergent avec des résultats très prometteurs sur la mouche des fruits sur la mangue (Syrimao). La petite irrigation à l’échelle individuelle (IRRINN) semble une opportunité avec des équipements relativement efficaces (pompes solaires) mais avec quelques points de vigilance (prix du matériel nécessitant une subvention ; contrôle du niveau des nappes pour éviter une surexploitation de la ressource). Il a été soulevé plusieurs fois que la mécanisation est une thématique oubliée alors que la pénibilité des travaux est une questions clé pour les paysans et notamment les jeunes (et essentiel pour la promotion de l’agroécologie)
    • La question de la co-conception des innovations en valorisant les savoirs locaux et les savoirs scientifiques a été régulièrement abordée. Toutefois les pratiques entre projets sont variables et les modalités opérationnelles demandent à être précisées et discutées (pertinence et efficacité des plateformes multi-acteurs, réflexe persistant pour mettre en place des démarches top-down, réel enrôlement des OP et services support à l’innovation, etc.). L’expérience de la Confédération Paysanne du Faso avec la mise en place d’expérimentation sur l’oignon (FO-RI) montre la maturité des OP comme acteur de la R&I. Quelques échanges sur l’usage de concepts comme «faire connaître les innovations des chercheurs », « passage à l’échelle », « bénéficiaire » ont soulevé l’ambiguïté des visions et la difficulté à penser et mettre en œuvre des approches de co-conception qui s’inscrivent dans un partenariat solide.
    • Le déploiement de l’innovation a été débattu avec le rôle de la recherche dans ce processus, l’implication des autres acteurs en tant que partenaires ou simple observateurs, les incitations à prévoir, etc. La faible durée des projets est un handicap mais certains participants ont souligné la nécessité d’ancrer les projets de R&I dans des trajectoires longues avec des interventions qui se complètent. Les projets mobilisent des leviers différents pour le déploiement de l’innovation (plateforme multi-acteurs et multi-niveaux, appui à l’entrepreneuriat et rôle des incubateurs, appui aux filières via des formations et conseil ou via des renforcement de SMEs, etc.). Peu de projets abordent la question des politiques pour permettre un ancrage des innovations dans le paysage institutionnel et promouvoir des mesures d’accompagnement. Access et TAP-AIS permettent d’éclairer le débat mais la valorisation de ces résultats par les autres projets est à construire (ce qui justifie les échanges entre projets)
  • Les suites de l’atelier DeSIRA ont donné lieu à des discussions animées mais les modalités pratiques restent à préciser : prévoir un atelier annuel, inscrire les projets dans des ateliers régionaux, saisir les opportunités comme le FERSIT (foire aux innovations) ou le CSIT (échanges de nature scientifique), mobiliser des appuis de DeSIRA LIFT, etc. certains participants ont souligné la multiplicité des sollicitions (appui, formation venant de différentes sources : DeSIRA LIFT, DISSEM-INN, autres) qu’il faut gérer pour éviter une forme de saturation, notamment pour certaines personnes. La valorisation de cet atelier doit contribuer à la conférence « DeSIRA/Innovation » prévue en 2024 par la DG INTPA.

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