This SIPRI Partner Film is part of SIPRI's research that focusses on issues involved in gold panning in Mali's border communities. It aims to understand the current dynamics of gold panning in border areas, to compare local gold...
Description
Le Mali traverse depuis 2012 une grave crise multidimensionnelle. Pour résoudre la crise, le Mali a fait appel à la communauté internationale qui s’est mobilisée pour l’aider à stabiliser le pays, y compris à travers le déploiement de diverses missions militaires internationales. Cependant, en dépit du soutien international, les régions du centre du Mali sont, depuis 2017, les plus affectées par l’insécurité.
Pour gérer la situation sécuritaire et humanitaire dans le Centre du Mali, le Gouvernement malien a élaboré la Stratégie de Stabilisation du Centre du Mali qui poursuit trois objectifs : i) sécuriser durablement le Centre, ii) établir de nouvelles bases de gouvernance et iii) améliorer les conditions de vie des populations.
Pour contribuer à la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation du Centre du Mali, la DUE a initié et financé le projet Mali Centre pour la Sécurité et le Développement. Ce projet a officiellement débuté le 1er août 2018 avec la signature du contrat d’une durée initiale de 36 mois. Le 1er juillet 2021, un premier avenant au contrat de subvention a été signé, prorogeant la durée du contrat jusqu’au 31 décembre 2022. Le 21 décembre 2022, un second avenant fût signé prorogeant la durée du contrat jusqu’au 30 juin 2023. Le 20 juillet 2023, un troisième avenant prorogea le contrat jusqu’au 31 décembre 2023.
Le projet, porté par SIPRI, en collaboration avec Point Sud, avait pour objectif général d’appuyer les politiques de sécurisation et de développement du gouvernement malien, soutenues par ses partenaires dont la délégation de l'Union européenne au Mali (DUE), par la production de données objectives mettant en évidence les attentes des populations du centre du Mali. Il s’agissait d’une part de faciliter le développement et/ou la mise en place de projets portés par l’Union européenne et d’autre part, de mieux répondre aux besoins exprimés par les populations. Ces analyses devaient servir à nourrir la réflexion des autorités maliennes et ses partenaires en matière de sécurité, de développement économique et social et de gouvernance. Les résultats et analyses devaient être traduites en recommandations politiques opérationnelles pour permettre à la DUE et ses partenaires d’accompagner la mise en œuvre de projets. Ces analyses devaient permettre de mieux articuler les interventions des différents acteurs locaux, nationaux et internationaux afin d’assurer la meilleure adéquation possible entre les priorités locales en termes de développement, de sécurité et de gouvernance et les projets en cours.
S’appuyant sur un réseau d’acteurs locaux et de chercheurs maliens, le projet s’est apppuyé sur des enquêtes qualitatives (entretiens approfondis et groupes de discussion) et quantitatives (questionnaires).
L’aspect quantitatif consistait en la collecte et l’analyse de données des Indicateurs de sécurité et de développement (ISD) à travers les enquêtes trimestrielles de perceptions conduites auprès d’un panel représentatif de la population. Les ISD, qui ont été élaborés en 2018 en concertation avec les groupes cibles et validés par les partenaires du projet, ont fait l’objet de révision avant chaque phase d’enquête avec les partenaires du projet et sur la base des commentaires des facilitateurs-trices chargé.e.s d’administrer les questionnaires. Le questionnaire a parfois intégré des questions plus spécifiques concernant des indicateurs liés à la mise en œuvre des Pôles de sécurité, développement et gouvernance (PSDG), aux élections législatives et à la pandémie de la COVID-19 pour répondre à l’actualité ou aux projets mis en œuvre par la délégation de l’Union européenne.
Pour collecter les données sur les ISD, 30 facilitateurs et facilitatrices ont été sélectionné.e.s au terme d’un processus ouvert de recrutement et formé.e.s par les équipes de SIPRI et ses partenaires au cours d’ateliers dédiés, organisés à Bamako, tout au long du projet (sécurité et premiers soins sur le terrain d’enquête, méthodologie d’enquête qualitative et quantitative, sensibilisation basée sur le genre, sensibilité aux conflits, sensibilité au changement climatique, logiciels de collecte et de traitement de données, formation à la rédaction scientifique, etc.). Pour s’assurer que le projet dispose des ressources humaines adéquates, et pallier les éventuels remplacements, 10 facilitateurs et facilitatrices suppléant.e.s ont été sélectionné.e.s et formé.e.s pendant la deuxième année du projet.
Les données collectées sur tablettes par les facilitateurs et facilitatrices sont ensuite analysées, désagrégées selon les critères les plus pertinents, présentées sous forme de graphiques dans des rapports. Le traitement des données des enquêtes prend en considération les différences sexo-spécifiques et autres facteurs d’identité (jeunes, femmes, professions, lieu d’habitation, etc.) permettant une meilleure compréhension des dynamiques locales dans les régions du centre du Mali. Les données sont discutées avec les facilitateurs et facilitatrices au cours d’ateliers de validation puis restituées à Bamako avec l’ensemble des acteurs impliqués dans le projet (DUE, PARSEC, PROJES, Centre pour le dialogue humanitaire, assistants techniques, etc.).
Sur l’ensemble du projet, 13 enquêtes de perception ont été menées et 10 recherches qualitatives sur des thèmes variés. Une enquête de perception exploratoire a été conduite dans les régions méridionales du Mali en 2023, où la DUE envisageait de mettre en œuvre des projets.
La mise en œuvre du projet a été marquée par la pandémie de la COVID-19, une instabilité politique et une insécurité grandissante au Mali. Cet environnement n’a eu que des conséquences limitées sur les activités du projet, à l’exception du remplacement de certaines localités d’enquête et du report ou de l’annulation de conférences et ateliers. Pendant la pandémie, les échanges in situ – avec les facilitateurs.trices et avec la DUE - ont été remplacés par des ateliers virtuels et le partage des présentations par courriel avec la DUE et ses partenaires.
Par ailleurs, la visibilité de l’Union européenne a été assurée à travers la diffusion des notes, du rapport final « Écoutez-nous », de vidéos, comme celles sur la méthodologie du projet, ses principaux résultats ou sur l’orpaillage, et une bande-dessinée communiquant, dans les langues nationales principales, les résultats clés du projet auprès des populations du centre du Mali.