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Afrique Le développement du financement participatif...

 Afrique: le financement participatif en plein boom - Hebdo - RFI

On connaissait les envois traditionnels d’argent des Africains de l’étranger à leurs familles restées au pays. Désormais, des plateformes orientées vers l’Afrique permettent à de jeunes entrepreneurs sur place de développer leurs projets grâce aux dons de la diaspora. Un potentiel important de « crowdfunding » - le financement participatif.

Les institutions internationales et autres donateurs ont longtemps tenté de résoudre le défi de l’entrepreneuriat en Afrique par des prêts et des aides multiples. Parallèlement, les 30 millions d'Africains qui vivent à l'étranger sont progressivement devenus une source non négligeable dans le domaine. Leurs envois de fonds vers l'Afrique ont atteint 67 milliards de dollars en 2014, en hausse de plus de 250 % dans les dix dernières années. Mais désormais, des plateformes de « crowdfunding » orientées vers l’Afrique permettent aussi aux jeunes entrepreneurs de monter leurs projets de développement grâce aux dons de la diaspora.

Créé en juin 2014, Smalaandco s’adresse à l’Afrique du Nord. Son fondateur, Arnaud Pinier, profite de l’existence d’une communauté marocaine très active à l’extérieur. Basée en France, en raison du vide juridique en matière de crowdfunding en Afrique, sa plateforme finance des projets en dirhams (payables par chèque) afin que les Marocains puissent participer aux campagnes. Sa particularité : le crowdfunding « non profit », qui ne prélève aucune commission sur les projets aboutis contrairement aux autres plateformes. Sa recette : des prestations de conseils pour accompagner les quelque 60 projets reçus par Smalaandco - avec plus de 10 000 euros collectés.

Acteurs locaux

Ainsi Abouben, un Ivoirien réfugié au Maroc depuis dix ans, a été accompagné par l’association Singa. Il a levé plus de 700 euros sur Smalaandco pour créer une épicerie solidaire. Aurait-il réussi sur une autre plateforme ? « Oui, répond Majda Khamlichi, de l’association Singa, mais la présence physique de Smalaandco au Maroc nous a rassurés ». Elle ajoute que cette campagne de financement participatif a fait connaître le projet, qui entend d’ailleurs réinjecter ses bénéfices sur Smalaandco, dans d’autres projets portés par les réfugiés.

Autre site, Cofundy, l’ancêtre de Smalaandco en Afrique du nord, est né de la frilosité des plateformes européennes face aux projets africains, explique son fondateur Thameur Hemdane. Alors que ces dernières ne maîtrisent pas l’écosystème et les acteurs numériques africains, et que certains porteurs de projets ne sont pas autorisés à y lancer leurs campagnes, Cofundy revendique, elle, son approche locale. La plateforme a déjà reçu plus de 100 projets à financer pour lesquels plus de 20 000 euros ont été levés.

C’est grâce à une campagne sur Cofundy que la Franco-Tunisienne Asma Ben Jemaa a développé sa startup de transport de colis entre particuliers vers le Maghreb. Une campagne qui, selon elle, n’aurait pas été si rapide et facile sur une autre plateforme, dans la mesure où son entreprise vise la même cible que Cofundy, à savoir les expatriés africains.

L’une des plus jeunes plateformes africaines de crowdfunding, Africafunding, co-créée en février 2015 par Boubacar Diallo et Fouad Berrar, a la particularité de proposer en plus du don d’argent des dons en nature : une journée pour améliorer la communication par exemple. Africafunding est soutenue par d’importants think-tanks (cercles de réflexion) africains tels que le Club Efficience et l’African Business Club.

Attentives au marché

Enfin, la plateforme la plus récente, It’saboutmyafrica, a été créée il y a deux mois. Son fondateur, Thomas Kacou, un Ivoirien de 26 ans, veut s’installer en Afrique pour gérer sa startup. « C’est indispensable d’être sur place pour un projet en lien avec le continent. On comprend mieux les problématiques du terrain », affirme-t-il. Pour lui, la réussite d’un site de crowdfunding réside aussi dans la notoriété et le succès des projets qu’il présente.

Les plateformes européennes, plus anciennes, s'intéressent aussi aux projets tournés vers l'Afrique. Vincent Ricordeau, cofondateur de KissKissBankBank, fondée en 2009, dit observer de très près les opportunités sur le continent. Il évoque, au-delà de la diaspora, la possibilité de développer des services en direction des populations locales, notamment des dons via le service mobile « Money ». Sans toutefois dévoiler plus de détails, le plus grand défi d’une plateforme de crowdfunding étant toujours la concurrence.

Reste que le potentiel de financement participatif par les diasporas ne semble pas pleinement exploité. Selon le baromètre Happy Smala 2014, quelque 4 418 Marocains ont soutenu au moins une fois une campagne de crowdfunding basée dans leur pays d’origine, totalisant près de 85 000 euros en prêts et 242 000 euros en dons... Des performances à méditer.